L’été le temps

Eh bien nous voilà en été
Celui du moment de l’année
J’ai toujours confondu
Solstices et équinoxes
Maintenant j’ai regardé sur google
Je devrais m’en rappeler
En fait je n’ai jamais confondu
Je crois
Je n’ai juste jamais vraiment su
Ou juste j’ai toujours oublié
Peut-être parce que je m’en fous

(Il faut bien qu’il y ait quelques trucs qu’on parvienne à oublier, n’est-ce pas. Ça aide.
Dans mon cas, c'est donc les solstices et les équinoxes.
Bon.
On peut pas tout avoir non plus.)

Alors aujourd’hui c’est solstice
Déjà c’est juillet qui s’approche
On voudrait une vie qui glisse
Imperméable aux catastrophes

Dans L’Espèce humaine, Robert Antelme raconte l’arrivée du printemps dans le camp, reçu d’abord comme bonne nouvelle, ça sera moins pire, et puis très vite il voit bien que non, ce sera juste l’horreur au soleil. Je me souviens seulement qu’il dit : « les anthrax grossiront ».

On aimerait bien qu’au moins l’été
Donne à tout un visage d’été
Ensoleillé
Marin
De l’iode et des vaches dans les prés et des jupes qui s’envolent partout
En fait l’été n’y est pour rien
Si c’est bien c’est bien si c’est pourri c’est pourri
Comme disait Kool Shen, c’est dur mais c’est comme ça
Eh ouais
Seine-Saint-Denis style, bébé